
En finir avec le faux GN
Billet humeur qui n’exprime que mon ressenti et mon point de vue. Au détour d’une énième présentation de GN, j’entends ressortir un certain argument, un argument qui, après des années de pratique, me fatigue, « nous allons faire un vrai GN », un « vrai mass larp », « vrai », « mieux », « toujours plus », « vers l’infini et au-delà » …
La première réflexion que je me suis faite, c’est que cela ressemble aux rappeurs qui règlent leur compte à coup de chansons, de tweet et autres. Une sensation que certains GN naissent de clasher le voisin, de montrer que, NOUS, nous allons faire mieux, NOUS allons montrer aux autres bénévoles ce que c’est qu’un GN. Ne nous mentons pas, cet argument du vrai, pointe sans le dire d’autres GNs détestés. Le deuxième me fait penser à ceux qui sans discontinuer estiment que c’était mieux avant.
Cela vient à poser la question de ce qu’est un vrai d’un faux GN. Mais déjà, qu’est-ce qu’un GN ?
En prenant la page wikipédia, on nous dit :
« Le jeu de rôle grandeur nature ou simplement grandeur nature (abrégé GN) est une forme de jeu de rôle pratiqué typiquement dans un but ludique, dans laquelle les joueurs incarnent physiquement un personnage dans un univers fictif. Les joueurs interprètent leur personnage par des interactions et des actions physiques, d’après des règles de jeu et l’arbitrage d’organisateurs. »
Ou encore :
« Un jeu de rôle grandeur nature est une forme de jeu théâtral et narratif qui se déroule dans un environnement physique. C’est un système de narration dans lequel les joueurs assument des rôles de personnages qu’ils incarnent en personne, à travers des actions et interactions. L’univers de jeu est un environnement accepté, situé à la fois dans l’espace et le temps, et régi par un ensemble de règles — dont certaines doivent être formelles et quantifiables. «
Bien entendu, les pratiquants savent pertinemment que le GN n’est pas une image figée, n’est pas un bloc, mais les racines d’un arbre dont découlent de nombreuses branches et feuilles. Le GN est une catégorisation dans laquelle prend vie un océan de pratiques.
La notion de vrai de faux, n’a pas de sens, à l’image d’une vraie ou d’une fausse voiture, si la fausse voiture remplie les définitions de la voiture, elle ne peut qu’être vraie.
À partir du moment où un GN remplit les conditions décrites plus haut, c’est un GN, la notion de vrai de faux est absurde et ne sert qu’un discours de critiques cachés envers d’autres GN. Attention, je ne critique pas le fait de ne pas aimer un GN, mais le fait de se qualifier par rapport à un autre. Comme si nos créations, nos GNs étaient des paquets de chips concurrents luttant les uns contre les uns dans les rayons d’un supermarché afin d’être l’élu.
Pourtant, non, le GN est une création bien souvent collective, se reposant sur le travail de bénévoles. Il doit naître de la volonté de créer quelque chose qui nous plaise, motiver par l’envie de faire jouer nos joueurs et non se baser sur une volonté de prouver qu’on fait mieux. Pensez aussi qu’en face, ce sont des bénévoles tout comme vous, qui suent sang et eau pour créer leur jeu, et s’entendre dire qu’on ne fait pas un « vrai » GN, c’est comme se prendre une grande gifle au visage.
En conclusion, pour moi la question du vrai ou du faux, ne devrait pas exister et qu’elle montre simplement une volonté néfaste. On aime ou on n’aime pas, tout ne peut pas plaire à tout le monde. La preuve, les fameux « faux » GN ont des gens pour jouer et qui les adorent. Nous devrions poser de côtés nos orgueils et simplement créer pour le plaisir. Le travail le plus important est surtout de travailler pour faire évoluer certains pans du GN pour le rendre toujours plus inclusif, toujours plus sécuritaire pour nos joueurs.